Sophie Audoin-Mamikonian

Arrière petite-nièce de Tristan Bernard, petite-fille de Pierre Veber (Fanfan la tulipe), nièce de Francis Veber (Le dîner de Cons), Sophie Audouin-Mamikonian est née en 1961 au pays Basque d’où elle a puisé les contes et légendes alimentant son imaginaire. Mariée, mère de deux filles, Diane et Marine, qui sont ses impitoyables "correctrices", elle partage son temps entre sa famille, sa chère Tara et ses activités de princesse d’Arménie avec l’association Douleurs Sans Frontière, dirigée par le docteur Alain Série

Pour mieux connaitre Sophie Audouin allez sur son blog :
http://www.moveandbe.com/sophie-audouin/

INTERVIEW:

Sophie Audouin se présente:

Bonjour tout le monde! Bon, voyons un peu ce que je peux dire de moi. J’ai deux filles et un mari (oui, ça va souvent ensemble). Et Diane et Marine, 16 et 13 ans, me servent de modèle pour Tara (surtout pour les expressions, du type, "ça déchire, grave, ou c’est la dèche !").
Ce sont également d’impitoyables correctrices, qui ont été ravies de pouvoir contrer mes "comment, vous n’avez pas encore fait vos devoirs !" par leur "comment, c’est tout ce que tu as écrit aujourd’hui !"
Je les adore totalement, positivement et absolument. En fait, j’avoue que je suis une vrai mère poule. Cot cot !

Hrrrmmm. Restons sérieux. Parlons un peu de Tara Duncan, les Sortceliers et du processus de création. Comme je suis une dévoreuse de livres, j’ai travaillé sur les contes, les légendes et les mythes pour créer AutreMonde. Les Effrits viennent des pays arabes, les Pégases et les Chimères viennent de Grèce, les Dragons de Chine. L’idée des Familiers me vient d’Europe, où les sorcières européennes avaient des Familiers depuis longtemps (chats, rats, hiboux).

Je me suis inspirée des elfes de Shakespeare (la reine Titania du Lancovit est également un hommage au "Barde") pour mes elfes marsupiaux et guerriers d’AutreMonde. Mais j’ai totalement inventé les Brrraaa, les Mouuus, les Vrrirs, les Chatrix, les Aragnes, les Spalenditals, les Bizzz les Pouics et les Mrrrr, sans oublier les Kroa, les Kalorna, Krakdents et autres bestioles bizarres et le plus souvent carnivores.

J’ai commencé à écrire sur AutreMonde en 1987 et j’ai déposé le livre en 1991, mais j’ai mis seize ans avant d’être publiée, car le livre était un peu gros pour un livre pour la jeunesse (pfff, ces éditeurs !), avec ses 450 pages, ses 2 cartes, et ses 28 pages de lexique.

J’ai 42 ans (oui, je sais, c’est horriblement vieux) et j’étais brune jusqu’il y a quelques mois ou une lubie soudaine m’a transformée en blonde (un Transformus, en fait, mais chuuuut !).
Du coup, j’ai un choc tous les matins en me regardant dans la glace.

Je suis diplômée de Diplomatie et Stratégie, ce qui ne veut pas dire grand chose, mais fait joli sur mon bureau. Ah ! Et j’ai aussi un titre de Princesse héritière du trône d’Arménie, ce qui me fait hurler de rire, vu que le royaume d’Arménie n’existe plus depuis le 14ème siècle.

M’enfin… ça fait que je m’occupe d’une organisation, DSF (Douleur Sans Frontière) qui récolte des fonds pour aider les enfants en Arménie. Et ça c’est plus important qu’un titre.

Voyons, voyons. Qu’est ce que je pourrais dire de plus. J’écris depuis que j’ai l’âge de 12 ans. En fait, c’est de famille, car mon arrière-grand-oncle était Tristan Bernard, célébre humoriste du début du siècle, mon arrière-grand-père, Pierre Veber a écrit Fanfan La Tulipe et mon oncle est Francis Veber (Le Diner de Cons). En tout, nous avons 15 écrivains dans la famille et pour moi, faire de l’humour est aussi naturel que de respirer ! C’est aussi la raison pour laquelle Tara est aussi drôle.

Et voilà ! J’ajoute que je serai ravie de répondre à vos questions. Tu pourras retrouver plus d'infos sur le site officiel de Tara Duncan et que je remercie encore toutes les lectrices qui ont fait de Tara un best seller en quelques mois !"

Sur l’intrigue de Tara Duncan:color=violet][

Dans quelle catégorie classeriez vous votre roman ?
Fantastique…dans tous les sens du terme !

D'où vous est venue cette passion pour les mondes fantastiques, et à partir de quoi avez-vous imaginé l'histoire de Tara ?Ben, en fait je venais d’avoir ma fille, Diane, en 1987 et oh ! surprise, un bébé, ça dort beaucoup. Alors bien évidemment je m’ennuyais. Je lisais Shakespeare " songe d’une nuit d’Eté " et je me suis dit. " Mais d’où viendraient ils tous ces petits êtres, ces elfes, ces lutins, Puck, Oberon, titania. Et si c’était d’une autre planète, si c’était d’une planète magique ? Et hop ! AutreMonde était née !

Est-ce que Tara Duncan n’est pas un peu la copie d’Harry Potter ?
Ouille ouille ouille, pas du tout ! Je l’ai écrit en 1987, déposé à la SGDL en 1991 et j’ai même des articles de journaux de l’époque qui en parlent ! Alors je n’ai rien, mais alors rien à voir avec le célébrissime Harry. De plus, je considère mon livre comme un mélange de Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles) et de Agatha Christie (Hercule Poirot) et de TH White (l’Epée dans le Roc) c’est à dire, Magie, Suspense et Humour ! Mais surtout pas de Harry Potter ! Nos mondes sont différents, nos personnages n’ont rien à voir et puis, Tara mettrait une pâtée à Harry ! Elle est bien plus maligne et nettement plus puissante. Na !

Y aura-t-il plusieurs volumes de Tara et quand vont-ils sortir ?
Le second vient de sortir dix mois après le premier. Et le troisième sortira un an après, c’est à dire en Mars 2005. Je vais écrire 10 livres de cette saga qui m’amuse beaucoup. En fait j’ai déjà le scénario de chacun des dix livres !

Sur le processus d’écriture

Est ce qu'une histoire est dure à inventer puis à écrire ?
Non, en fait, ce qui est difficile c’est de faire coller les détails. Par exemple, disons que l’un de mes personnages est victime d’un meurtre. Je fais revenir son fantôme, mais il ne peut pas dire qui l’a tué sinon ça bousille mon intrigue. Alors il faut que j’invente la façon de le faire revenir et surtout les faits qui feront qu’il ne pourra pas révéler le nom de mon assassin. Et il faut faire ça tout au long des 500 pages ! L’histoire est facile. La raconter page après page est le plus difficile.

Combien de temps faut-il pour écrire un livre de Tara Duncan ?Il me faut environ neuf mois. Six mois d’écriture et trois mois de re-travail. Mais parfois c’est le contraire ! Il me faut trois mois pour l’écrire et six mois pour le corriger ! Après, intervient la directrice littéraire, qui relit phrase par phrase pour traquer les incohérences et les oublis (par exemple, dans le premier tome, j’ai oublié de faire participer les Familiers à la fête finale. J’ai du le rajouter dans la version américaine) etc…

En général, d’où vous vient toute cette imagination ?
Je crois que c’est un don. Comme quelqu’un qui a un don pour le chant, la danse ou le dessin. Ou on l’a ou on ne l’a pas. Moi j’ai un bol fou, je l’ai…enfin c’est ce que semblent penser mes lecteurs et lectrices. Chic !

Est-ce que l'imagination ne vous laisse pas tomber parfois ???Ouille, non, c’est plutôt le contraire ! J’ai parfois tant d’images dans la tête que j’ai du mal à faire le tri et à décider laquelle je vais décrire dans mon livre. Par exemple, j’ai fait deux débuts à Tara 3, pour lesquels j’ai écrit une quarantaine de pages et qui n’avaient rien, mais alors rien à voir l’un avec l’autre !

Avez-vous eu des périodes de découragement pendant l'écriture de votre roman?Oui, parfois, pour le premier, je me disais que je perdais mon temps et que personne ne m’éditerait parce que je n’avais probablement pas de talent. Mais j’ai été tant soutenue par mon mari puis par mes filles, que finalement je ne me suis pas découragée. Depuis que je suis publiée et que des milliers de fans m’encouragent, je ne sais plus ce que c’est que ce mot. " Découragement " ? Ca veut dire quoi déjà ? lol !

Qu'est ce qui vous plaît quand vous écrivez ??Me faire rire moi-même. Ecrire une scène si drôle qu’en la relisant j’éclate de rire, comme si c’était quelqu’un d’autre qui l’avait écrit. Je sais, c’est un peu schizo, mais bon, les auteurs le sont un peu ![/color]

Super!!!